• Italie : les Cinq Terres

     

     

     

    « Le Cinque Terre » (prononcer lé chinkwé térré, les 5 Terres) sont un ensemble territorial de la côte méditerranéenne de l’Italie, situé entre Gênes au nord-ouest et La Spezia au sud-est, dans la région de Ligurie.
    Ce secteur côtier fait partie de la Riviera italienne.

    Les 5 terres sont en fait 5 villages espacés de tout juste quelques kilomètres, construits au bas d’une pente raide et accidentée sur laquelle l’aménagement de terrasses a permis le développement d’une agriculture régionale (oliviers, vigne, citronniers).
    Ces villages sont (d’ouest en est, vers La Spezia) :
    Monterosso al Mare, Vernazza, Corniglia, Manarola et Riomaggiore.

    Le terrain accidenté n’a pas favorisé la circulation et les échanges jusqu’au 20ème siècle, qui a vu la construction de quelques routes en hauteur et de la voie de chemin de fer proche de la mer.

    En octobre 1999 a été créé le Parc national des Cinque Terre, qui regroupe 5 000 habitants sur ses 38.6 km².

    En 1997, Le Cinque Terre, Portovenere et 3 îles (au sud-est) ont été classées au Patrimoine mondial de l’Unesco.

     

    *****

     

    -  Nous avons visité le parc pendant 10 jours en octobre 2013, découvrant les villages qui nous ont semblé très pittoresques et possédant un charme particulier.

    Les maisons très colorées s'étagent et s'imbriquent de part et d'autre de ruelles serrées, pentues, où s’enchaînent les escaliers et les terrasses, des ruelles qui créent un "réseau" sur une surface malgré tout assez réduite, mais qui semble cependant curieusement grandir en fin de journée…
    Certaines des rues doivent recevoir assez peu d’ensoleillement.
    Martine l’a dit à la fin de notre séjour : « Nous avons monté (et descendu autant) au moins 5 000 marches » ! Et c’est très possible, tant se promener dans les labyrinthes et joindre 2 villages par un « vrai » sentier de randonnée demande de l’énergie et – à la longue – de bonnes jambes.
     

    À Corniglia, en particulier, la gare se trouve tout près du niveau de la mer, et le village à une altitude de 85 à 140 mètres ; on l’atteint soit par une route (mini bus-navette) soit par un escalier aux 382 marches toutes revêtues de briques : superbe.
    La descente, bordée de végétation, se fait en voyant la côte, c’est magnifique.
     



    -  Nous logions à Levanto, une ville de 5 500 habitants distante de Monterosso de 7 km environ, et nous avons toujours emprunté le train pour rejoindre notre « village-départ » du jour et aussi pour revenir à Levanto.
    Le trainune composante indissociable du parc des 5 Terres !
    Tous les villages possèdent une gare, et comme ils sont assez proches les uns des autres, les temps de trajet sont très réduits.
    Les horaires de la période où nous sommes venus ne sont pas en « haute saison », et pourtant il y avait 21 trains par jour, certains horaires (3 seulement) étant différents pour les jours de la semaine et pour dimanche/jours fériés. 21 trains, entre 5 h le matin et 23h45 dans la direction des villages (vers La Spezia), et de 1h10 à 23h20 dans l’autre sens : de quoi partir tôt en balade, rentrer tard le soir après avoir flâné et dîné « en ville » !
    Voyager ainsi en train, sur quelques kilomètres, nous a semblé être « un plus » pour le tourisme.
     

    Le parc émet une carte « Cinque Terre Treno » valable 1 jour (ou 2, selon le modèle et le prix), groupant l’accès au train et aux sentiers.
     
    L’accès au train, c’est le train toute la journée, dans les 2 sens si vous voulez !
    L’accès aux sentiers, petit bémol pour le touriste, est donc payant, et il y a vente séparée du ticket d’accès au chemin uniquement aux « guitounes » de contrôle à chacune des extrémités du dit chemin, entre 2 villages (5 villages, cela fait donc 4 portions).
    Pour les chemins qui montent vers la partie haute de la côte, ce n’est pas payant (ils sont entretenus et balisés quand même).
     

    Une précision : l’accès au chemin seul coûte 6 euros par personne et par jour, et la carte 5 Terres (train + sentiers) vaut 12 euros pour 1 journée, et 23 euros (super promo) pour 2 jours. Le choix est vite fait selon que vous randonnez ou pas !
    Ces cartes sont en vente dans toutes les gares des communes du parc comme à Levanto, c’était très pratique pour nous.
     

     

    Nous avons emprunté 3 sentiers de randonnée, dans le sens Riomaggiore – Monterosso al Mare (est–ouest), de manière à avoir le soleil dans le dos ou sur l’arrière gauche (pour les photos…).

       Notre première journée a été consacrée à la découverte de Vernazza puis au trajet pédestre Vernazza – Monterosso al Mare, soit 4 km pour un dénivelé positif de 190 m et un dénivelé négatif de 195 m.
    Ça n’y paraît pas, mais après la visite du village (le port, l’église, les commerces, les ruelles, les escaliers, …) et un sentier aux montées et descentes comprenant de nombreuses hautes marches en pierres, ces 4 malheureux km pesaient un peu dans les gambettes ;-)
    Cela se fait en 2 heures / 2 heures 30 pour des personnes qui prennent le temps d’admirer le paysage et de faire une grosse poignée de photos, et en moins de temps pour ceux qui tracent…


       Deuxième sortie avec la visite de Corniglia (ses 382 marches dès la sortie du train…), et un chemin long de 4 km également pour rejoindre Vernazza, avec 130 m de montée et 220 m de descente (Corniglia est en hauteur).
    Comme la descente se fait d’une seule pièce, les jambes sont bien sollicitées dans un escalier qui doit aussi paraître bien raide à monter pour celles et ceux que nous avons croisés !
    1h30 à 2 heures pour cette partie, qui elle aussi ménage des points de vue magnifiques.
     

    Nous avons croisé beaucoup de monde sur ces 2 sentiers, nous avons été dépassés par pas mal de gens aussi, et comme ils sont étroits (et parfois même très étroits…), dessinés à flanc de pente très marquée, ça pouvait être amusant de se tenir "à l'autre" pour passer.
    Dans un autre domaine, vu l’étroitesse du chemin et la fréquentation, les pauses techniques sont quasi inexistantes, au moins pour les dames !
     

       Notre troisième parcours était différent en raison d’un événement survenu le 25 octobre 2011.
    Ce jour-là, à la suite de très fortes pluies, il y a eu des éboulements et des entraînements de terre en certains endroits, la boue envahissant la rue principale de Manarola, de Vernazza, les maisons, les commerces, les églises de Monterosso.
    Des photos témoignent de l’ampleur de cette catastrophe, du même genre que celles que nous voyons malheureusement à la télévision régulièrement en France et de par le monde.
    Il a fallu 6 semaines pour dégager le principal de cette boue, et encore de nombreux mois pour que les habitants, évacués de leurs logements emplis de boue, sans eau ni électricité, sans chemins, puissent travailler pour tout remettre en état, habitations, commerces, infrastructures.
    Les villages étaient prêts pour recevoir les touristes en juin 2012.
    2 portions de sentiers côtiers ne sont pas encore ouvertes, celle comprise entre Riomaggiore et Manarola (la via dell' Amore), et celle entre Manarola et Corniglia. Renseignez-vous si vous envisagez d'aller là-bas, mais sincèrement, même si c'est fermé, les autres sentiers, plus variés et plus longs, valent bien plus le déplacement !

    Nous avons donc effectué cette dernière liaison par le sentier de la montagne ; ce n’est pas une randonnée à proprement parler, le dénivelé n’est pas celui que nous trouvons « par chez nous », mais ça grimpe bien, du bord de l’eau jusqu’à 400 m d’altitude.
    Le spectacle est somptueux vu de cette hauteur ; après la sortie du village et le débouché des cultures d’oliviers, on accède au village de Volastra.
    La suite du cheminement se fait entre les vignobles, colorés en jaune-rouge à cette période, toujours avec des vues magnifiques, avant de descendre un peu péniblement vers Corniglia car le sentier était par endroits encore humide de la pluie tombée 3 jours auparavant : sur pierres polies et terre, avec une bonne pente, c’est passablement glissant.


    Nous avions choisi - sur avis de quelqu'un qui était déjà allé aux 5 Terres - d'être chaussés "léger", avec des chaussures basses pour chemins, sentiers, etc, des chaussures sérieuses pas conçues pour le trekking, mais pas non plus de simples "tennis" à la semelle non crantée. Des bonnes chaussures de marche, quoi !
    Nous n'avons pas regretté ce choix, les chaussures de randonnée ne nous semblant pas - avec l'expérience - indispensables. Mais ça aurait pu...

    Nous avons vu, peut-être, autant de personnes avec ce type de chaussures qu'avec des chaussures de randonnée à tige haute.
    Vu également des dames en tongs, en petites chaussures d'été "à bride", en tennis en toile, en bottes hautes (si, si...) ; là, je pense que ça n'était guère prudent, car les sentiers dits côtiers offrent quand même un dénivelé certain, avec des passages pierreux et des escaliers où c'est bien que la chaussure tienne au pied...
    Mais c'est chacun sa vie, ses choix...

     

    -  Ce que nous avons apprécié aussi, c’est la propreté des villages, des sentiers, de Levanto, des gares : un vrai bonheur.
    Rien à voir avec ce que l’on trouve dans notre belle France, où les crados sont légion, où les rues des villes sont parsemées de papiers, de canettes ou de bouteilles en verre, de mégots vidés du cendrier des voitures, de déjections canines, où les forêts et leurs abords sont souillés de détritus divers.
    En vivant cette propreté au quotidien, j’avais d’autant plus de regrets que ça ne puisse pas se faire chez nous, par un manque d’éducation manifeste de certains. Et ça me déplait profondément.
     


    -  Nous étions autonomes (location d’un appartement), mais nous sommes allés goûter la cuisine locale… en d’autres termes, nous sommes allés plusieurs fois au restau !
    La pizza était très bonne, les pâtes à la tomate magnifiques, le rizotto aux fruits de mer très bon mais un tantinet salé, le vin en pichet de qualité et des prix très corrects dans chacun des établissements.
    Une pratique que nous ne connaissons pas en France (mais qui est « incluse » financièrement dans nos traditionnels menus) :
    le couvert et le pain sont payants ; de 2 à 4 euros par personne, suivant les établissements dont nous avons lu les cartes.
    D’autre part, il y a peu de menus, tout est « à la carte » avec les antipasti, le primo piato et le secundo piato comme le dolce (entrées, premier et second plats, dessert).

     

    - Les villages des 5 Terres produisent du vin, qui a droit à une DOC (le sigle italien pour l'AOC, appellation d'origine contrôlée).
    Du vin rouge et du blanc, dont un, le Schiacchetrà, est un vin liquoreux qui devient de plus en plus ambré en vieillissant et qui atteint 18°.
    Vu dans certains magasins, son prix en est sensiblement élevé, car il est produit en quantité limitée et il demande des attentions particulières (voir cet article de Wikipédia sur le vin et celui sur le Schiacchetrà).

     

    -  Il ne faut pas… (?) mais nous avons fait une cure de glaces !
    Des très bonnes, moins chères qu’en France, avec pas mal de choix, et bien servies !
    Je l’avoue : c’était un de nos plaisirs chaque jour, dans ce pays réputé pour ses "gelati". Maintenant, c’est retour au service minimum de ce côté, quelle misère… ;-)

      

    Vous ne parlez pas l’Italien ? Nous non plus

    Bien sûr, par jeu et par politesse envers nos hôtes, j’ai utilisé quelques mots : les formules de politesse de base comme buongiorno, buonasera, arrivederci, ciao, grazie, grazie mille, per piacere, et j’ai appris à demander 2 billets de train pour me rendre à tel ou tel village, à acheter la Carte Cinq Terres, du pain, de l’eau plate (naturale) et pas gazeuse (frizzante) et à commander ce que nous souhaitions manger au ristorante ! Essayez, c'est sympa.
    Une bonne partie des commerçants, des employés des gares, parle français, et aussi (surtout) l’anglais : vous voyez, on peut s’en tirer sans trop de soucis dans un pays qui sait se montrer accueillant avec ses visiteurs.

    Sur les sentiers, le buongiorno était de rigueur (comme en France) en croisant d’autres marcheurs, qu’ils soient Italiens, Français, Américains (en grand nombre) ou asiatiques (en nombre également, de nationalités non définies…), qui nous répondaient de même ou en leur langue.
    Sympa.

     

    -  En ce qui concerne les photos, j'ai utilisé presque uniquement l'objectif Nikon "de moyenne gamme" acheté il y a plusieurs années avec mon boîtier D300, un 18-70 mm qui ouvre à 3,5 ; mon objectif "standard" pour ce genre de déplacement est habituellement le 18-200/3,5, bien plus pratique, mais... il était encore en réparation à la suite d'une chute. Quel c.. :-(

    J'ai utilisé très occasionnellement le 70-300 mm en randonnée, lorsque l'on s'était éloigné d'un des villages et qu'une vue sympa s'offrait à nous ; comme il y avait du soleil, ça rend moyen...

    Quelques vues également, en ville, avec un nouveau compact "à emporter partout", qui rend parfois service ! (silencieux dans les églises, par exemple).   

      

    -  En résumé, nous avons beaucoup apprécié notre séjour aux 5 Terres ; nous avons choisi de loger dans une ville juste à côté (Levanto) à la fois pour le côté pratique (on pouvait accéder à la ville et à notre location avec la voiture, contrairement aux 5 villages où l’on doit laisser la voiture à l’entrée, la voiture qui n'a pas roulé pendant tout notre séjour) et parce que nous cherchions quelque chose de précis (nous avons emmené notre chatte Minouche, choisissant  un appartement au 3e étage par précaution !).
    Levanto offre pas mal de côtés positifs avec ses commerces, une plage assez grande où les surfeurs faisaient le spectacle les jours où ça bougeait un peu, et le train rend facile tout déplacement entre les cités.

    La découverte des villages a été pour nous un ravissement, et nos balades sur les sentiers un réel plaisir.
    Nous avons visité un peu quelques monuments (églises, ruine diverses) et vu pas mal de jolies maisons, certaines d’un style assez compliqué ; une partie des habitations est plus modeste, voire en état « avancé ».
    On peut voir des immeubles ou des maisons décorés (peints) de fausses pierres, de frises, de fenêtres et de volets : un mélange de décoration et de trompe-l’œil assez plaisant.

    Il a fait beau la plupart du temps : 1 seul jour de pluie, où nous nous sommes baladés... , et le lendemain tellement triste et risqué que nous ne sommes pas sortis.
    Je ne sais pas si c'est la saison qui le veut, mais il n'y avait pratiquement pas de vent, sauf les 2 premiers jours.
    Côté températures, c'était super agréable. Un vêtement léger pour le matin et les endroits un peu aérés, sinon en tee-shirt, polo, chemisette selon l'activité.
    On nous a bien mis en garde sur la chaleur de juillet et août, en plus de la surpopulation habituelle : nous avons donc choisi une bonne période, sans le savoir.

     

     

    Quelques liens vers les 5 Terres ou vers le parc national :
     

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Cinque_Terre  

    http://www.cinqueterreriomaggiore.com/fr/ 

    http://www.lecinqueterre.org/fra/ 

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Parc_national_des_Cinque_Terre 

    http://www.parconazionale5terre.it/ambiente_naturale_3.asp?id_lingue=3


    et vers le premier des articles écrits sur notre séjour : cliquer ici 

     

    Depuis la rédaction de cet article, nous avons effectué 2 autres séjours aux Cinq Terres, en changeant de location à chaque fois dans Levanto.

    La deuxième fois nous étions avec nos amis Alain et Gisèle (et Minouche !) en avril 2016, et là encore tout nous a plu.
    Dès notre arrivée nous avons été réellement aidés par un résident de l'immeuble où se trouvait notre location (au 4e étage en terrasse, le rêve pour Minouche).

    Notre troisième séjour s'est déroulé en octobre 2021 (sans Minouche malheureusement disparue).
    Nous avons refait certains parcours pédestres connus, et découvert d'autres itinéraires ; nous sommes allés à La Spezia en train et à Portofino en voiture et je dois l'avouer, nous n'y retournerons pas...
    Pour le reste, les villages sont toujours aussi attrayants et les personnes que nous avons pu rencontrer une ou plusieurs fois (commerçants, ...) se sont toujours montrées très aimables et accueillantes.