• Le Haut-Giffre (texte)

     

    La Vallée du Haut-Giffre

     

     

    Entre le lac Léman et Chamonix, département de la Haute Savoie, le Haut-Giffre correspond à la partie supérieure de la  vallée parcourue par le torrent le Giffre .

    Cette vallée a la particularité d’être sans issue. Elle vient en effet buter, à l'est, contre les hautes parois du cirque du Fer à Cheval, ultimes remparts avant la vallée de Chamonix, et à l'ouest contre les massifs des Dents Blanches et du Ruan, massifs frontaliers avec la Suisse.

    Le Giffre, torrent qui parcourt le fond de la vallée à laquelle il a donné son nom, est un torrent impétueux long de 32 kilomètres, au cours non régulé.
    Son nom, d'origine Burgonde, signifie "grandes eaux". Il est vrai que ce torrent au régime nival, dont les eaux prennent naissance avec les cascades du Cirque du Fer à Cheval et du glacier du Ruan d'une part, et du Cirque des Fonts d'autre part, connaît des crues assez spectaculaires qui autrefois inondaient les villages limitrophes ainsi que la plaine de Vallon à Samoëns.
    Au fil des siècles, des digues en pierres ont été aménagées pour parer à ces débordements catastrophiques.
     

    En 2008, les quatre communes composant le canton de Samoëns (Morillon - Samoëns - Sixt Fer à Cheval - Verchaix) comptent 4281 habitants ;
    elles forment ainsi ce qui doit être le plus petit canton de Haute Savoie en population. Mais avec une superficie de 26 000 hectares, le troisième plus grand en superficie après Chamonix-Mont-Blanc et Saint-Gervais.

      

    À l'entrée de la  vallée du Haut Giffre on trouve tout d’abord, se faisant face, les villages de Morillon, rive gauche du Giffre, et celui de Verchaix, rive droite, implanté sur une hauteur.

     

    Morillon est à l’altitude de 682 mètres ; la pointe de la Corne, le point culminant, affiche 1931 mètres. Le village s’est équipé de nombreuses
    infrastructures touristiques. Le village des Esserts, station de Morillon 1100, possède un important parc de remontées mécaniques.
    Autour du chef-lieu sont implantés de petits villages, très bien restaurés .

    La commune compte 510 habitants appelés les Morillonais.

     

    Dominant la vallée du Haut Giffre, le village de Verchaix est perché sur un petit plateau à l’altitude de 788 mètres.
    Faisant face aux plus hauts sommets du Haut Giffre, il est idéalement placé sur le versant ensoleillé de la Vallée.

    Le sommet le plus élevé de la commune, la Pointe d’Angolon (2090 mètres) domine le lac de Joux Plane, site remarquable face au Mont Blanc.
    Les habitants de Verchaix, appelés
    les Lhottis (du nom de la hotte qui servait à remonter la terre du bas des champs vers leur sommet )
    sont au nombre de 636.

     

    Installé au centre de la Vallée apparaît le splendide village de Samoëns. Classé ville d’arts et d’histoire, celui-ci est le plus important du canton.
    Sur la place centrale trône un tilleul planté en 1438 (562 ans en l'an 2000) pour célébrer la décision de justice prise par le Duc Amédée VIII.
    Celui-ci albergeait à Samoëns, après un conflit avec l'abbaye d'Aulps, les sept alpages situés entre le col du Cou et le Village.

    Les habitants de Samoëns, au nombre de 2332 (en 2007), sont appelés les Septimontains (de "sept monts", en fait les sept alpages, car on désignait autrefois par l'appellation "montagne" les terres d'alpages et leurs chalets).
     

    Les villages, implantés sur les deux versants de la vallée, regroupent une grande partie de la population rurale. Le Bérouze, Plampraz, Mathonex,
    Vigny, etc., sur le versant adret et L’Etelley, Vercland sur le versant ubac, comptent plusieurs fermes.

    Le village est à l’altitude de 702 mètres tandis que le sommet des Avoudrues, dominant le glacier du Folly, culmine à 2666 mètres.

    L'histoire de Samoëns est marquée par des générations de maçons et de tailleurs de pierres. Les ressources locales étant pauvres, les hommes de 13 à 60 ans quittaient le pays pour les grands chantiers  de constructions. Pendant près de 500 ans, adieux et retrouvailles ont rythmé la vie des villages.
    Ainsi, les réalisations tel le canal de St-Quentin et nombre de  fortifications de Vauban, ont été réalisées par et sous la houlette de "Kegnes" et de "Frahans", noms que se donnaient les tailleurs de pierres et maçons. Ceux-ci avaient inventé leur propre langage appelé le "Mourmé".
    Leur savoir-faire était tel que la "Confrérie des Maçons et Tailleurs de Pierres" fonda une école à Samoëns pour transmettre et enseigner leur art.

    En suivant le cours du Giffre on croise le magnifique village de Vallon (Vallon d’en Haut et Vallon d’en Bas) installé au bord d’une large plaine.

     

    Au sommet de la vallée, Sixt-Fer-à-Cheval, classé Grand Site National, s’organise autour de son abbaye créée en 1144 par l’abbé Ponce.

    Le tombeau du bienheureux Ponce de Faucigny, béatifié en 1897, est précieusement conservé dans l'église abbatiale jouxtant l'abbaye,
    ainsi que ses reliques, trésor particulièrement émouvant tant par l'ancienneté que par la diversité des pièces qui le composent.

    La commune compte de nombreux villages satellites au chef-lieu, possédant leur chapelle : Salvagny, Nambride , Le Mont, etc.

    Le village est à l’altitude de 770 mètres, tandis que le Mont Buet culmine à l’altitude de 3099 mètres.

    La population actuelle est de 793 habitants appelés les Sizerets et les Sizères.

     

     

    Source : Randonnée – La Vallée du Haut Giffre - Patrice Gain -  Édisud 2008

     


       avec l'aimable autorisation de l'auteur et de l'éditeur de l'ouvrage